Coup de massue pour les radios associatives : une réduction budgétaire menace leur avenir
Léo Letailleur
17 octobre 2024 à 07:00:00
Le projet de loi de finances 2025 envisage une baisse de 10 millions d'euros du Fonds de soutien à l'expression radiophonique (FSER), suscitant des inquiétudes au sein des radios associatives. Cette décision n'est pas encore définitive et les discussions parlementaires pourraient infléchir la trajectoire budgétaire.
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Les radios associatives, actrices majeures de la diversité médiatique et du lien social, observent avec prudence le projet de loi de finances (PLF) pour 2025. Présenté par la ministre de la Culture Rachida Dati, ce projet propose une réduction de 30 % du Fonds de soutien à l'expression radiophonique (FSER), réduisant le fonds de 35,7 millions d'euros à 25,3 millions d'euros, soit une baisse de 10,4 millions. Bien que cette coupe budgétaire représente 85 % des économies prévues dans le programme « Presse et Médias » du PLF, elle reste soumise à des négociations parlementaires et pourrait encore être ajustée.
Le FSER, qui finance environ 40 % des ressources des 750 radios associatives bénéficiaires, constitue un pilier essentiel pour ces stations ancrées dans les territoires ruraux et les quartiers populaires. En dépit de cette réduction projetée, le financement public pourrait continuer à soutenir ces radios, qui respectent des critères stricts de financement, notamment une dépendance limitée à la publicité. Celles-ci jouent un rôle primordial dans le tissu démocratique local en donnant la parole à des groupes souvent marginalisés.
L’impact de cette baisse budgétaire pourrait être significatif. Si elle venait à être adoptée en l’état, elle imposerait aux radios de revoir leur modèle économique. Néanmoins, la discussion est encore ouverte. Les syndicats, notamment le Syndicat national des radios libres (SNRL) et la Confédération nationale des radios associatives (CNRA), ont d'ores et déjà interpellé les parlementaires pour demander un réexamen de cette coupe.
En parallèle, le défi technique et financier du passage simultané à la diffusion FM et DAB+ pourrait intensifier les besoins des radios associatives en termes de financement. Les radios locales, telles que Radio FMR, Campus FM, et Radio Mon Païs à Toulouse, sont des exemples de ces stations profondément ancrées dans le tissu social et culturel local. Elles constituent une plateforme de diffusion essentielle pour les voix locales, les événements culturels, et les initiatives citoyennes.
À l’heure actuelle, rien n’est encore scellé. La discussion budgétaire se poursuivra dans les mois à venir, laissant la possibilité d’amendements. Ces radios, considérées comme des « médias du dernier kilomètre », conservent encore l'espoir de voir leurs subventions partiellement maintenues pour continuer leur mission essentielle au sein du paysage médiatique français.